, UN ENTREPRENEUR AGRICOLE DE CHOC

Sorti de notre
structure le CFPAD en mai 2018 avec son attestation en poche et six mois
de formation pratique et théorique dont il dit le plus grand bien,
Jean-Marie MBENGUE EKWALLA, n’a pas perdu une seconde : fin septembre
il se retrouve dans son village d’OMBANO II ( six maisons dont la
vieille masure qu’il partage avec son père) avec des hectares de terrain
à exploiter. Et un bilan éloquent : 350 paniers de tomates produits et vendus (=
1 017 000 CFA soit 1500 Euros, un pactole !) et encore l’équivalent
dans son champs d’un demi-hectare. Il a recruté 8 employés, a préparé
une parcelle et un germoir pour pouvoir planter cette fois un hectare de
tomates (« l’or rouge » comme on les appelle au Nigéria), et se prépare
à exploiter 2 hectares de maïs.
Quatre mois seulement … et déjà
des réalisations et des projets d’envergure pour ce jeune sans diplômes
dont le potentiel s’était déjà révélé au centre de Souza : gros
travailleur et communicant hors-pair baptisé Ministre de la
communication par ses camarades. Soucieux du bien-être de sa famille,
il a payé l’école de ses trois petits frères et de deux neveux qui l’ont
aidé pendant les vacances.
Ses projets : monter un système
d’irrigation (avec pompe et groupe électrogène) et lancer 6 hectares de
bananeraie … puis avec le temps acheter un pick-up pour évacuer sa
production. Pourtant tout n’est pas rose dans ce coin perdu : pas
d’électricité (sauf une mini plaque solaire), pas d’eau potable, une
maison délabrée et 15 km à pied pour s’approvisionner. De plus le coût
du de l’acheminement vers Bafia est exorbitant : presque un quart du
bénéfice soit 1000 F de transport pour chaque panier vendu environ 4500 F
au marché de Bafia.
Mais le succès pointe son nez et réjouit tous
les acteurs du projet PPLM actuel qui lui a offert une bourse et nous
conforte dans le pari que le retour à la terre peut être pari gagné
pour certains jeunes qui cherchent à lancer un défi à leur destin. Oui,
des terres inexploitées et des jeunes courageux et entreprenants qui
n’attendent qu’un coup de pouce … il y en a. Il est de notre devoir de
donner une chance à leur avenir.